▬ L'oeil de lynx

Callie est une personne solitaire qu’on peut voir le plus souvent plonger dans un livre ou son ordinateur portable à la main. Tout le monde la voie, mais personne ne la connait, elle n’est pas très sociable. En fait, elle préférait avoir des amis. Seulement, elle ignore comment s’y prendre pour s’en faire et surtout pour interagir avec eux. Elle n’est pas du genre bavard et possède une certaine timidité qui n’intéresse généralement pas. Lorsqu'elle se fait marcher sur les pieds, elle ne réagit pas, n'étant pas capable de se défendre que se soit avec des mots ou avec ses poings. Elle n’est pas excentrique, fêtarde, bagarreuse comme la plupart des adolescents qu’on connait de nos jours. La demoiselle est froide et est d’une nature assez méchante en réalité. Elle aime bien récolter des informations sur certains étudiants pour les mettre en situation désavantageuse. Allez savoir pourquoi, elle s’amuse en faisant cela. Elle aime en savoir toujours plus et essaie d’être au courant de pas mal tout. Elle fourre son nez dans des choses qui ne la regardent pas, et ce seulement pour avoir le plaisir de les dévoiler au monde entier. Attention, personne n’est à l’abri…

Callie possède une apparence des plus banales. Rien n’est particulier chez elle, elle est juste normale. Ni trop grande, ni trop petite, pas de couleur de cheveux complètement loufoque. Elle passe souvent inaperçue, car elle n’a rien de bien spécial. C’est une brune qui aime attacher sa chevelure en couettes et se vêtir de robes presque qu’aussi pâles que sa peau. En effet, on aurait dit un vrai fantôme. On ne peut pas avoir le teint plus blanc qu’elle, presque impossible. En plus, un toucher de sa part est des plus glacés, elle aurait apparemment toujours froid. Ses grands yeux verts n’affichent que rarement une quelconque émotion. La jeune fille montre souvent un air neutre et on ne sait pas trop ce qu’elle pense, ni comment elle est psychologiquement. Autrement, elle est d’une taille plutôt mince, car elle n’aime pas manger. Une poitrine de taille moyenne qui n’a rien d’extraordinaire, des pieds souvent chaussés de ballerines… comme ça, elle paraît parfaite. Mais seul son apparence l’est, parce que niveau mentalité ce n’est pas très joyeux et même elle ne se comprend pas parfois.

C‘est en France, le 27 octobre 1996, qu’est née un adorable bébé aux grands yeux verts. Ses parents voulaient lui donner un prénom hors du commun, du genre à ce qu’elle ne puisse en rencontrer d’autres. Ils firent des recherches sur le net, car leurs idées ne plaisaient jamais aux deux, et finirent par être d’accord. Il allait nommer leur fille Callie, c’était décidé. Toute son enfance, elle fut dorlotée et traitée aux petits soins par sa famille. Tout le monde l’idolâtrait, elle et ses beaux cheveux lisses. C’était l’unique petit enfant de la lignée des Orne, et elle qui avait créé un grand-père et une grand-mère. Malheureusement pour elle, on dériva vite son attention sur les autres nouveau-nés, la laissant seule. Elle n’a pas de frère ni de sœur, mais sa plus grande cousine a 6 ans de différence avec elle. C’est pourquoi lors des soupers en famille, elle était généralement ignorée et dans un coin, ne pouvant pas s’amuser avec des bambins.

À l’école, la jeune fille n’avait que très peu d’amis. Elle ne réussit pas à s’intégrer correctement et sa timidité prenait toujours le dessus, comme aujourd’hui en fait. Elle a toujours détesté devoir se lever à 7 heures du matin pour pouvoir aller apprendre des choses qu’elle jugeait inutile, mais surtout elle ne s’aimait pas elle-même de ne pas être capable de se lier d’amitié avec de quelconques camarades. Elle s’apitoyait sur son sort, pleurait, boudait, faisait tout pour qu’on la remarque et qu’on ait pitié d’elle. Mais au final, ça ne donnait jamais grand-chose. Même si elle souffrait, Callie finit par se rendre compte qu’elle était sûrement faite pour être seule. Elle commença donc à se trouver des moyens pour se divertir, se changer les idées et avoir de meilleures notes. Elle créa entre autres des blogues où elle mettait des potins sur des élèves qu’elle n’aimait pas (elle les détestait presque tous) et devint vite populaire dans la province. On la connaissait sous le nom de l’œil de lynx, car elle semblait être partout. Quand ses 9 ans tapèrent, la nouvelle éclata, elle allait déménager avec ses parents au Japon, plus précisément à Tokyo.

Le travail de son père allait être transféré dans cette capitale, et il ne voulait pas abandonner sa femme et son enfant. Il décida alors de les amener avec lui, avec leur accord. Mais le déménagement n’allait pas être pour bientôt, parce qu’il fallait d’abord apprendre la langue presque parfaitement. Callie n’était pas réjouit à cette idée, le japonais étant très complexe. Pendant plusieurs années, elle suivit des cours pour pouvoir se débrouiller une fois loin de la France, c’est-à-dire pour savoir parler, écrire et lire. On avait prévu de partir après cinq ans, mais le tout s’annonça plus long et on ne put partir que sept ans plus tard. C’est ainsi que trois personnes se mirent en route vers le Japon, utilisant un avion comme camion de déménagement. Arrivée à destination, la demoiselle piqua une crise magistrale comme quoi elle voulait retourner en France. Toutefois, il était trop tard maintenant, impossible de revenir en arrière. Quand ses parents en eurent assez de sa mauvaise humeur et puisque de toute façon ils devaient l’envoyer dans un lycée, ils décidèrent de l’inscrire dans un pensionnat proche de chez eux appelé Wakai. Et l’histoire se continue…

Surudoi me; L'oeil de lynx est maintenant parmi vous.